A l’instar des hommes, de plus en plus de femmes actives choisissent le deux-roues pour se rendre à leur travail, voire se déplacer tout au long de la journée. Mais comment concilier les contraintes de la sécurité à moto ou en scooter avec les impératifs d’une bonne présentation ou tout simplement d’un minimum de féminité ?
Au-delà de la qualité et de l’aspect des équipements moto pour lesquels hommes et femmes peuvent faire des choix identiques, le souci de rester féminine au guidon dépend aussi de petites astuces, de finitions et d’accessoires qui feront de vous une motarde élégante et non une camionneuse.
Quelle motarde n’a jamais rêvé de connaître le truc des stars de cinéma qui enlèvent leur casque et secouent en tous sens leurs longs cheveux qui retrouvent instantanément souplesse, volume et brillance ? C’est simple : elles ne font pas de moto !
Dans la vraie vie, rester impeccable et fraîche après un trajet à moto relève de la gageure.
Pour les cheveux
Pas d’illusion : il est presque impossible de conserver son brushing après plus de 30 minutes sous le casque. Mais des solutions existent pour limiter les dégâts. Si vous ne voulez pas rejoindre le clan des motardes aux cheveux courts, il faut protéger au maximum vos pointes.
Règle d’or : ne jamais les laisser libres ! De longs cheveux lâchés flottent au vent, s’emmêlent, se dessèchent et deviennent cassants. Alors attachez-les comme il vous plaira, en natte, en tresses, en queue de cheval… Gardez-les sous le casque, dans le col du blouson, sous un foulard, un tour de cou ou une écharpe. Et pensez à emmener dans la poche une brosse à cheveux pliante !
Reste une contrainte intangible : le casque. Les cheveux n’apprécient pas de rester enfermés, compressés sous cet équipement obligatoire et fondamental pour notre sécurité. En plus, quand on met et enlève le casque, le frottement crée de l’électricité statique qui bouleverse la coiffure la plus tenace. Certaines motardes intercalent un fichu de soie, une cagoule ou un fin bonnet, d’autres utilisent le Panama de Tucano Urbano. C’est un sous-casque en osier qui s’adapte à tous les casques, jet ou intégral. Son cannage crée un espace d’air pour plus de fraîcheur et d’hygiène et évite l’électricité statique. Prix fabricant: 11,50 euros.
Si vous en êtes encore à l’heure du choix, veillez à acheter un casque le plus aéré et ventilé possible, avec toutes les mousses démontables.
Pour vos cheveux comme pour la peau de votre visage, il faut veiller à conserver une propreté optimale des mousses intérieures de votre casque, en les nettoyant fréquemment avec de l’eau savonneuse (au savon de Marseille), mais surtout pas de produits type « nettoyants tapis et moquette » qui contiennent des substances chimiques nocives pour la peau).
Si malgré toutes ces précautions, vos cheveux persistent à ressortir du casque en désordre, il ne vous reste plus qu’à les remettre en état, par exemple avec une cire de coiffure.
Une belle chevelure s’entretient aussi… à table. Les aliments qui contiennent des protéines, du fer, du zinc et des vitamines du groupe B favorisent la synthèse de la kératine, donc la bonne santé et la résistance du cheveu. La viande, le poisson mais aussi les légumes en contiennent. Selon les dermatologues, les protéines d’origine animale sont meilleures pour les cheveux que celles d’origine végétale. Le fer contenu dans les viandes et les poissons est mieux absorbé par l’organisme que celui que l’on trouve dans les céréales, les légumes secs ou les produits laitiers.
Pour le maquillage
Là non plus, pas de miracle : il faut faire léger !
Les mousses de casque s’accommodent mal des épaisses couches de fond de teint. Si vous devez absolument vous maquiller, faites-le si possible après être arrivée sur votre lieu de travail. Ou alors, choisissez un maquillage léger, avec un fond de teint transparent et le moins de blush possible. Le mieux est d’éviter toute crème ou poudre sur les joues et de ne maquiller que les yeux et les lèvres.
Proscrivez les crèmes grasses et privilégiez les produits “waterproof” : le vent relatif et le grand air font toujours pleurer un peu les yeux et donc couler tout rimmel, khôl ou mascara qui ne serait pas résistant à l’eau. Sans parler de la pluie.
Une solution retenue par certaines motardes au quotidien est le tatouage permanent d’un contour des yeux, à faire réaliser par un dermatologue avec suivi médical.
Si vous portez un casque jet sans visière, une solution pour vous protéger les yeux : demandez à un opticien des lunettes de protection de laboratoire anti-projections.
Rester sèche pour rester belle
Le vent, les poussières, mais surtout la pluie et l’eau qui s’infiltre partout constituent les pires ennemis des motardes, surtout pour leur maquillage.
Il faut avant tout se protéger des infiltrations d’eau. Choisissez un casque avec un écran bien verrouillé et des joints d’étanchéité performants, que vous entretiendrez régulièrement en passant dessus une fine couche de silicone. Afin de ne pas avoir à ouvrir le casque sous la pluie, il faut éviter toute formation de buée. Le double écran « pinlock » reste la meilleure solution, mais il existe aussi des films antibuée ou des liquides à étaler ou pulvériser sur l’intérieur de l’écran.
Prévoyez aussi une veste ou surveste de pluie, avec un col qui monte bien haut. Pour devenir une petite sirène bien visible sous la pluie, la veste Spidi Sirena Lady (en version jaune fluo avec de vastes zones réfléchissantes en gris argent). Et pour éviter le “total look DDE”, elle se combine avec le pantalon Spidi Quick, noir mais avec des zips jaunes sur toute la longueur des jambes, pratiques pour l’enfiler rapidement.
Côté maquillage, prendre des cosmétiques waterproof et se maquiller avant de partir, mais pas trop.
Pas toujours évident de trouver tous les éléments du maquillage en “waterproof”, alors n’hésitez pas à chercher en dehors de vos produits habituels, à aller demander conseil en magasin spécialisé, voire à tenter au moins une fois le maquillage par des professionnels.
Une fois le casque enlevé, prévoyez un petit nécessaire de maquillage pour les retouches devant la rétro, avec lingettes démaquillantes, cotons-tiges, crayon pour les yeux, mascara, rouge à lèvres…
Pour les mains
Soyons clairs : oubliez les ongles très longs et plus encore les faux ongles (qui sont encore plus durs que votre kératine naturelle) ! Il est possible de conserver les ongles manucurés dans des gants de moto, mais leur longueur ne devra pas dépasser 5 mm et sans les tailler pointus. Bien entendu, cela implique de choisir des gants une taille au-dessus.
Surveillez de temps en temps l’intérieur de vos gants : retournez-les, vous vous apercevrez que les ongles en usent progressivement la doublure. A vérifier avant que les gants ne perdent leur étanchéité. Si vous devez acheter une nouvelle paire, faites attention à la couture en bout de doigt, souvent inconfortable avec des ongles longs.
Pour garder de jolies mains, il est indispensable de conserver l’intérieur des gants ultra-propre. Pensez à vous laver les mains à chaque fois avant de les enfiler, au besoin avec un savon liquide sans eau. Et nettoyez vos gants au moins une fois par an, toujours avec de l’eau tiède savonneuse. Laissez-les sécher au grand air, si possible au soleil, mais pas sur un radiateur et pas au sèche-cheveux.
Pour les bijoux
Ici encore, la sobriété est préférable. Mais pas obligatoire…
De fait, on peut porter des bijoux à moto, mais pas n’importe lesquels. Difficile de caser une énorme bague sous le gant ! Si vous portez un gros anneau, un bracelet volumineux, des boucles d’oreille géantes, il faudra les enlever le temps du trajet et les remettre à l’arrivée.
Facile pour un bracelet ou un collier, plus compliqué pour les boucles d’oreille, le cauchemar de bien des motardes. Qui n’a jamais perdu une boucle arrachée par le casque ? Si vous renoncez aux “clips”, tâchez de trouver un modèle de boucle d’oreille doté d’un fermoir particulièrement solide.
Autre solution, porter soit un bonnet, soit un masque en néoprène qui couvre les oreilles et les protège du frottement du casque. Il faut aimer le look “Hannibal Lecter”, mais cela ne se voit pas sous un casque intégral…
Pour le sac à main
Là où les hommes se contentent de trois poches (pour le portefeuille, le téléphone portable et les clefs), les femmes ont besoin de bien plus de place, d’où le sacro-saint sac à main. Une motarde “active” ne saurait bien entendu s’en passer, mais où le transporter ? La plupart choisissent la solution la plus simple : le top-case, qui permet également de ranger une tenue de pluie, des chaussures de rechange, un éventuel ordinateur portable, etc.
Pour les vêtements
Si vous tenez à porter une tenue résolument féminine, il faudra vous résoudre à vous changer avant et après chaque trajet à moto, donc à prévoir un endroit adéquat.
Pour passer de la tenue de cuir au tailleur, prévoir un vaste sac à dos et des tenues infroissables. Si vous n’avez que peu de capacité de rangement, enfilez juste un pantalon de pluie par-dessus votre jupe, il se plie facilement et prend peu de place.
Méfiez-vous des manches trois-quarts dont l’emmanchure viendra se placer dans la pliure du bras et créer un bourrelet gênant.
Quant aux pieds, si vous renoncez aux bottes de moto, il existe des protections de chaussures qui éviteront la marque du sélecteur sur vos escarpins. L’équipementier italien Tucano Urbano propose à la fois un “protège-sélecteur” en forme de toucan, très sympa, et un “protège-chaussure”.
Si vous aimez les pantalons évasés, prudence : le revers se prend souvent dans le repose-pied, idéal pour chuter toute seule lors des arrêts aux feux rouges. Mettez un petit élastique pour serrer vos bas de pantalon autour de la cheville.
Pour l’équipement moto
Plusieurs marques ont développé des gammes de vêtements adaptés aux motardes qui ne veulent pas de blanc ou de rose fluo. Citons principalement les français Segura et Soubirac, les italiens Spidi et Tucano Urbano.
Chez Tucano Urbano, spécialiste de l’équipement urbain, nous avons notamment apprécié:
• la veste Urbana Lady (en rouge, gris moyen ou marron, 4 tailles du XS au L),
• la veste longue Bora (en noir, vert, rouge ou sable, en 5 tailles du 38 au 46), combinables avec le pantalon étanche Panta Urbis (en noir, du XS au XXL).
• la veste « trench » Tucanji, dont la nouvelle version s’appelle « Lady T » (déclinée en noir ou blanc cassé, en attendant les 6 autres coloris de l’ancienne version, et en 4 tailles du 38 au 44) pour son style très élégant, pas du tout typé « moto » (attention, livrée sans protections), avec un col et des emmanchures en velours, mais aussi un tissu infroissable qui tient bien au lavage, une doublure respirante, une fine bande réfléchissante dans le dos et le long des manches, et des poches pour des renforts (en option).
Pour un équipement plus routier, préférez la veste Segura Lady T Grace (en SoftShell, noir seulement, taille 0 à 5) ou la veste Spidi Vanity (en Tactel, noir ou blanc, avec ventilations et zips d’ajustement aux hanches, tailles XS à XL).
Pour les bottes, il n’est pas facile de trouver le meilleur compromis possible entre robustesse, confort et féminité. Nous avons choisi des modèles éprouvés, les Mary et Julia chez IXS, les Darling de Soubirac, et les Vendramini Déesse.
Au rayon gants, deux produits se distinguent, les Lady Morgan de Tucano Urbano et les Monster de Rev’It, premiers gants conçus exclusivement pour les doigts fins de femme.
Il peut être utile d’équiper sa moto d’un top-case pour y fourrer casque, gants, combinaison de pluie, voire blouson pour avoir l’air plus légère et moins motarde, du moins quand on n’est pas sur la moto.